Histoire des jeux vidéo

Kidō Butoden G Gundam

Un jeu Gundam de versus & de tournoi

Illustration

Kidō Butōden G Gundam – Super Famicom (1994)

Kidō Butōden G Gundam, littéralement "Le Combat Mobile G Gundam", est un jeu de combat en un contre un sorti exclusivement au Japon sur Super Famicom en 1994. Il s'inspire de l’anime du même nom, **Mobile Fighter G Gundam**, qui marquait un tournant dans l’univers Gundam en quittant le cadre habituel de la guerre militaire et politique entre colonies pour adopter une approche beaucoup plus focalisée sur le duel et le tournoi de combat. Ce changement d’orientation s’est répercuté pleinement dans la conception du jeu.

Contexte et adaptation de l’anime

Contrairement aux précédents titres Gundam fortement axés sur la guerre à grande échelle et sur la stratégie, Kidō Butōden G Gundam est basé sur un **concept de tournoi interplanétaire** où chaque nation de l’espace est représentée par un Gundam-pilote. Le but est de désigner le champion qui contrôlera l’orbite politique terrestre. Ce tournoi mondial repose sur des affrontements singuliers, ce qui permet une adaptation quasi parfaite dans le format d’un jeu de **combat en versus** à la manière de Street Fighter II.

L’intrigue du jeu reprend certains arcs de l’anime mais reste relativement sommaire, son intérêt principal étant centré sur l’affrontement entre pilotes emblématiques, chacun doté de son propre Gundam et de ses techniques spéciales.


Gameplay

Le jeu propose une expérience de combat **classique en deux dimensions**, avec des mécaniques proches des jeux de combat populaires de l’époque. Le joueur peut choisir parmi une sélection de **sept Gundams jouables** dans la version de base, dont les plus célèbres sont :

- Shining Gundam (pilote : Domon Kasshu)
- Dragon Gundam
- Maxter Gundam
- Bolt Gundam
- Rose Gundam
- Master Gundam
- Devil Gundam (boss final)

Chaque Gundam dispose d’un **set de coups propres**, d’une attaque spéciale et d’une mobilité spécifique, ce qui rend les combats assez variés malgré la sélection relativement réduite. Le jeu est structuré autour d’un mode arcade, d’un mode versus et d’un mode entraînement.

La maniabilité est correcte pour un titre Super Famicom, même si les hitboxes sont parfois imprécises, et certaines attaques manquent de feedback visuel. Le gameplay reste toutefois accessible et agréable, avec un bon équilibre entre les personnages, bien que Devil Gundam en tant que boss soit redoutablement plus fort.

Direction artistique et bande-son

Graphiquement, le jeu s’en sort bien pour la Super Famicom. Les **sprites sont détaillés**, les couleurs bien choisies, et les **animations des Gundams** sont convaincantes pour l’époque. Les décors des arènes sont tirés des environnements de l’anime, chacun représentatif du pays ou de la faction d’origine du Gundam. Les effets spéciaux pour les attaques spéciales sont spectaculaires et fidèles à l’esprit flamboyant de G Gundam.

Côté musique, les compositions sont rythmées, parfois répétitives, mais accompagnent efficacement l’action. Les thèmes varient d’un personnage à l’autre, ajoutant un peu de personnalité à chaque affrontement.

### Version PlayStation

Il n’existe pas de version indépendante de **Kidō Butōden G Gundam** sur PlayStation, mais le jeu est présent de manière **indirecte** dans des **compilations** comme le **Gundam: The Battle Master** (connue aussi sous le nom de Battle Assault au fil des localisations), où l’univers de G Gundam est représenté à travers quelques personnages emblématiques.

Dans ces versions postérieures sur PlayStation, la **direction artistique est radicalement différente**, les combats deviennent plus techniques, et le style visuel adopte une approche plus sérieuse et réaliste. Le système de combat évolue aussi avec des barres d’énergie plus complexes, un système de garde plus strict et des animations plus fluides, profitant des capacités techniques supérieures de la console.

Cela dit, ce sont **d'autres jeux** issus de la même série animée, ou inspirés, et non un portage direct du jeu Super Famicom. Il est donc plus juste de considérer que Kidō Butōden G Gundam reste **exclusif à la Super Famicom**, du moins dans sa forme originelle.

Réception et impact

Le jeu a été **bien accueilli au Japon**, sans pour autant devenir un incontournable du genre. Il a bénéficié de l’aura de l’anime G Gundam, particulièrement populaire à cette époque pour sa proposition radicalement différente de la guerre réaliste propre à l’univers UC. Les fans ont apprécié l’effort fait pour retranscrire l’énergie explosive des combats et la fidélité aux modèles des Gundams.

En revanche, le jeu n’as jamais été localisé en dehors du Japon, ce qui limite sa reconnaissance à l’international. Il est aujourd’hui considéré comme un titre culte pour les collectionneurs et les amateurs de jeux de combat rétro liés aux licences animées.

Kidō Butōden G Gundam est un excellent témoignage de la volonté de Bandai, à l’époque, d’adapter rapidement et fidèlement ses séries animées en produits interactifs. Il propose une expérience de combat arcade plaisante et accessible, tout en étant un rare jeu Gundam à se focaliser exclusivement sur le un contre un. Son style exubérant, hérité de l’anime G Gundam, le rend unique au sein de la grande famille des jeux Gundam.