Histoire des jeux vidéo

Kidō Butōden G Gundam

Un jeu Gundam de versus & de tournoi

Illustration

Kidō Butōden G Gundam (Super Famicom,1994) : quand Gundam se réinvente en jeu de combat sur Super Famicom

En 1994 Bandai décide de capitaliser sur l’engouement pour Mobile Fighter G Gundam, une série télévisée atypique qui bousculait les codes établis de la licence Gundam. Là où la saga avait jusque-là privilégié les guerres réalistes et les drames militaires, G Gundam choisissait un ton plus extravagant : un univers où chaque nation du monde est représentée par un Gundam champion, combattant dans un tournoi interplanétaire pour la suprématie.

Cette orientation presque "shōnen de baston" se prêtait naturellement au jeu vidéo. C’est dans ce contexte qu’est sorti, en décembre 1994, Kidō Butōden G Gundam sur Super Famicom, premier jeu de combat à un contre un dédié à l’univers Gundam.

Contexte : le pari audacieux de Bandai

Au milieu des années 90, la Super Famicom était en pleine gloire, dominée par des titres de légende comme Street Fighter II, qui avait popularisé le genre du versus fighting. Bandai, qui tenait l’une des licences les plus puissantes du Japon, choisit de surfer sur la tendance en proposant un jeu Gundam qui ne se contentait pas d’être un shoot ou un jeu d’action, mais qui adoptait pleinement la formule du combat en duel.

Ce choix marquait une rupture. Alors que les fans de Gundam étaient habitués à des récits de guerre intergalactiques, G Gundam et son adaptation vidéoludique mettaient en avant la compétition, les techniques spéciales et le spectaculaire.

Gameplay : Gundam à la sauce Street Fighter

Le jeu reprend les codes classiques des jeux de combat 2D de l’époque :

Si le système de combat était moins raffiné que celui d’un Street Fighter II ou d’un Fatal Fury, il proposait néanmoins une alternative intéressante : contrôler des mechas géants dans un format de duel nerveux et accessible.

Le titre intégrait aussi des mécaniques originales pour renforcer l’identité Gundam : la lourdeur des machines était perceptible, et les coups spéciaux, spectaculaires pour l’époque, renforçaient l’impression de puissance.

Réception et popularité au Japon

À sa sortie en 1994, Kidō Butōden G Gundam connut un succès correct sans atteindre le rang de hit absolu. Il séduisit avant tout les fans de la série G Gundam, qui pouvait enfin incarner leurs mechas favoris dans des duels dignes de l’anime.

Cependant, du côté critique, le jeu fut perçu comme un produit solide mais pas révolutionnaire. Les journalistes spécialisés notaient que le système de combat, bien que plaisant, manquait de profondeur face aux ténors du genre. Néanmoins, il marquait un pas important dans l’histoire vidéoludique de Gundam, car il prouvait que la licence pouvait s’adapter à d’autres genres que le shoot ou l’action.

Héritage : un jalon dans les adaptations Gundam

Si Kidō Butōden G Gundam n’a pas marqué le grand public au-delà de son cercle de fans, il a eu un rôle fondateur :

Un jeu très singulier dans l’histoire des jeux vidéo Gundam

Kidō Butōden G Gundam est un titre qui symbolise une époque. Celle où Bandai, fidèle à sa logique de produits dérivés, osait amener Gundam sur le terrain du versus fighting pour coller à la tendance Street Fighter. S’il n’a pas révolutionné le genre, il reste un jeu attachant, témoin de la diversité des expériences vidéoludiques proposées autour de Gundam.

Pour les amateurs de la licence, c’est une curiosité incontournable, une capsule temporelle où l’on retrouve la folie de G Gundam transposée avec sincérité dans le monde du jeu vidéo et c'en est également une pour les amateurs de Versus fighting qui retireront un certain fun de ce jeu, se confontant contre des robots avec des robots.