Paru exclusivement au Japon en 1993, Ranma ½: Akaneko dan Teki Hihou (« Le Trésor Secret du Clan du Chat Rouge ») est un titre méconnu mais fascinant qui se démarque de la longue liste d’adaptations vidéoludiques du manga de Rumiko Takahashi. Contrairement aux habituels jeux de combat ou jeux d’action, ce titre propose un hybride entre RPG, beat’em up léger, exploration, et narration humoristique fidèle au ton de l’œuvre originale.
Il s’agit d’un jeu typiquement Super Famicom, conçu lors de l’âge d’or des RPG japonais, mais qui s’éloigne volontairement des conventions du genre pour proposer quelque chose de plus simple, plus direct, et volontairement déjanté.
1. Contexte : un Ranma en mode RPG, une surprise en 1993
À l'époque, Ranma ½ bénéficie d’une popularité immense au Japon et les studios tentent toutes sortes d’adaptations.
Les fans connaissent déjà les jeux de combat, comme Netsuretsu Kakutouhen, mais Akaneko dan Teki Hihou surprend par son choix de genre : un RPG à scrolling horizontal, presque un « action-RPG light » dans une structure chapitrée.
Le joueur incarne Ranma, évidemment, mais se retrouve embarqué dans une intrigue autour d’un mystérieux clan félin — un prétexte parfait pour exploiter l’humour du Saotome maudit par l’eau froide.
L’ambition est claire : raconter une histoire originale, légère, amusante, tout en permettant une progression façon jeu de rôle sans la lourdeur statistique des grands RPG Super Famicom.
2. Gameplay : un RPG d’action simplifié mais efficace
2.1. Exploration à scrolling horizontal
Le jeu se déroule dans des zones déployées latéralement, comme un beat’em up, mais avec interactions avec PNJ, objets à collecter, petites énigmes, mini-quêtes, bref : l’ADN du RPG, mais simplifié.
2.2. Système de combat
Contrairement aux jeux de combat classiques de la série, les affrontements ici se déroulent en semi-temps réel :
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Ranma peut frapper, sauter, esquiver.
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Les adversaires ont des patterns simples mais variés.
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Certaines attaques spéciales demandent des conditions particulières.
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Un système d’expérience très épuré améliore légèrement les statistiques.
Ce n’est pas profond, mais c’est dynamique et plaisant.
2.3. Objets, inventaire et progression
Le jeu inclut :
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objets de soin,
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accessoires boostant légèrement la défense ou l’attaque,
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éléments scénaristiques essentiels,
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argent permettant d’acheter divers bonus.
La dimension RPG reste volontairement modeste, idéale pour les joueurs souhaitant une aventure accessible plutôt qu’un marathon à la Final Fantasy ou Dragon Quest.
3. Direction artistique : un Ranma pur jus
3.1. Graphismes
Colorés, chaleureux, avec un cachet typiquement 16 bits.
Les sprites sont expressifs, les animations honnêtes pour un RPG latéral, et les décors alternent entre :
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rues japonaises,
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temples,
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forêts,
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lieux humoristiques liés au clan félin.
Le ton est résolument comique : grimaces, chutes, exagérations visuelles fidèles au manga.
3.2. Musiques
Un ensemble de pistes musicales légères, parfois répétitives mais cohérentes avec l’ambiance humoristique générale.
Le thème du clan des chats est notamment l’une des mélodies les plus mémorables.
4. Scénario : un trésor, un clan félin, et Ranma qui déteste les chats
Le prétexte narratif est savoureux :
Un clan mystérieux, les Akaneko (« Chats rouges »), attire l’attention de Ranma et de ses amis en raison d’un trésor légendaire. Évidemment, Ranma — qui déteste les chats et devient incontrôlable lorsqu’il est entouré d’eux — ne s’en sort jamais indemne.
Le jeu alterne :
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séquences humoristiques,
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affrontements contre des sbires félins,
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scènes de dialogues fidèles au manga,
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moments où la malédiction de Ranma intervient dans l’histoire.
La fidélité au ton de Rumiko Takahashi est réelle : un mélange de bagarre, romance absurde, quiproquos et situations loufoques.
Verdict final (test complet)
Les points forts
✔ Fidèle à l’esprit du manga : humour, rythme et personnages attachants
✔ Un RPG simple et accessible, parfait pour les fans
✔ Belle identité graphique Super Famicom
✔ Scénario original et amusant
✔ Une variation bienvenue parmi les nombreux jeux Ranma de l’époque
Les points faibles
✘ Gameplay simpliste comparé aux RPG majeurs de 1993
✘ Musiques parfois répétitives
✘ Peu d’ambition technique : système léger, cartes petites, combats limités
✘ Jamais sorti hors du Japon, donc resté méconnu
⭐ Note globale : 13,5/20
Un sympathique action-RPG en scrolling horizontal, sans prétention mais honnête et amusant.
Les fans de Ranma y trouveront un trésor d’humour et de charme 16 bits.
Pour les autres, ce sera une curiosité intéressante, à la fois simple, unique, et typiquement 1993.