Histoire des jeux vidéo

Ranma ½: Netsuretsu Kakutouhen

Quand la série trouve enfin son style sur portable

Illustration

Sorti le 17 juillet 1992, Ranma ½: Netsuretsu Kakutouhen est le deuxième jeu Ranma sur Game Boy, mais aussi celui où la licence commence réellement à prendre une direction claire sur console portable. Plus abouti, mieux structuré et plus ambitieux que Kakuren Bodesu Match sorti deux ans plus tôt, il adopte cette fois-ci une orientation jeu de combat, genre bien plus naturel pour l’univers imaginé par Rumiko Takahashi.

Ce titre, développé par Atelier Double et édité par Bandai, constitue un tournant discret mais réel : c’est le premier à tenter d’offrir aux fans une expérience cohérente avec les affrontements spectaculaires du manga et de l’anime.


1. Contexte : la licence Ranma ½ devient un phénomène

En 1992, la situation est très différente de celle de 1990 :

Sur Game Boy, il devient logique de proposer une adaptation plus fidèle au ton de la série :
des combats, des duels, de l’humour et de l’action.

Netsuretsu Kakutouhen devient donc un petit jeu de combat portable, pensé pour un public jeune, mais nettement plus ambitieux que son prédécesseur.


2. Gameplay : un vrai jeu de combat, simplifié mais efficace

Le cœur du jeu repose sur des duels en 1 contre 1, avec un système volontairement accessible mais étonnamment solide pour la Game Boy.

2.1. Les bases du combat

Chaque personnage dispose :

Les coups spéciaux se déclenchent via des combinaisons simplifiées (généralement deux directions + un bouton), ce qui rend le jeu jouable même sur le petit pad de la Game Boy.

2.2. Le roster

Le casting comprend plusieurs personnages emblématiques :

Chaque combattant possède :

Ce petit soin apporte une vraie personnalité au roster malgré la faible résolution.

2.3. Modes de jeu

Le titre propose :

Pour un jeu de 1992 sur une portable monochrome, c’est honnêtement complet.


3. Réalisation technique — Une Game Boy au maximum de ce qu’elle peut offrir

3.1. Graphismes

Le style visuel est l’un des points forts.

On sent un vrai travail d’adaptation.

3.2. Animations

Les animations de coups spéciaux sont particulièrement réussies pour ce support :

C’est largement supérieur à la moyenne des jeux de combat Game Boy de l’époque.

3.3. Son et musique

Les musiques sont dynamiques, rythmées, et bien adaptées à un jeu de combat.
Elles dégagent un ton énergique cohérent avec l’univers.

Les bruitages — coups, impacts, contacts — manquent un peu de variété mais restent efficaces.

3.4. Prise en main

Simple, directe, nerveuse.

La Game Boy n’a que deux boutons, mais l’ergonomie est bien pensée :


4. Fidélité à l’univers de Ranma ½

Le jeu respecte très bien le matériau d’origine :

Le résultat donne vraiment l’impression d’un “Ranma ½ portable”, petit mais authentique.


5. Importance historique : le premier vrai jeu de combat Ranma sur console portable

Netsuretsu Kakutouhen n’est pas seulement un jeu de combat Game Boy ;
c’est le premier jeu à définir la formule “Ranma en versus” sur portable, formule reprise ensuite sur Super Famicom et PlayStation.

Il montre aussi qu’une Game Boy peut proposer un gameplay de duel satisfaisant, ce qui, en 1992, n’était pas gagné.

Le titre a donc une importance notable :


Verdict final — Test

Points forts

✔ Un vrai jeu de combat dynamique
✔ Des coups spéciaux simples mais bien pensés
✔ Graphismes très corrects pour la Game Boy
✔ Fidèle à l’univers de Ranma
✔ Bonne durée de vie grâce aux modes de jeu
✔ Jouable à deux via le câble Link

Points faibles

✘ Moins profond que les jeux de combat 16-bit
✘ Quelques déséquilibres entre personnages
✘ Hitboxes parfois imprécises
✘ Répétitif pour les non-fans


Note finale : 15 / 20

Un des meilleurs jeux Ranma sur console portable, bien supérieur à son prédécesseur de 1990.
Netsuretsu Kakutouhen propose une adaptation fidèle, nerveuse et agréable, qui transcende les limites de la Game Boy et offre une vraie expérience de combat dans l’esprit du manga.

Un titre charmant, techniquement solide, et incontournable pour les amateurs de Ranma ½.