Histoire des jeux vidéo

Ranma ½: Kakuren Bodesu Match

Le premier jeu vidéo de la licence, entre curiosité et nostalgie

Illustration

Sorti le 28 juin 1990 au Japon, Ranma ½: Kakuren Bodesu Match occupe une place à part dans l’histoire vidéoludique de la série. C’est le tout premier jeu Ranma et il arrive relativement tôt, c'est à dire un peu plus d'un an après le commencement de l’anime à la télévision au Japon.

Sur Game Boy, machine encore récente à l’époque, ce titre propose un gameplay atypique, oscillant entre jeu d’action, jeu de réflexion et mini-compétitions à base de duels. Un mélange surprenant, encore très expérimental, qui montre que personne ne savait encore comment adapter le ton instable et comique de Ranma ½ en jeu vidéo.


1. Le contexte : adapter Ranma avant que Ranma ne devienne un phénomène

En 1990, Ranma ½ n’a pas encore explosé comme phénomène mondial. L’anime vient de débuter, les personnages ne sont pas encore tous des icônes, et la licence n’a pas encore trouvé son style vidéoludique.

Hudson Soft — déjà connu pour Bomberman et Adventure Island — tente donc une approche simple et accessible pour le jeune public :

Kakuren Bodesu Match est par conséquent un prototype d’adaptation, un premier jet, qui précède de plusieurs années les beat them up plus aboutis des consoles 16-bit.


2. Gameplay : un mélange de cache-cache, d’action et de mini-duels

L’une des curiosités du jeu est que son gameplay n'appartient pas vraiment à un genre précis.
Le concept central repose sur un système de cache-cache / memory game, avec des combats expéditifs.

2.1. Le principe

Le joueur contrôle Ranma (version homme ou femme selon la scène) dans une série d’épreuves découpées en tableaux.
L’objectif consiste à :

  1. Chercher un personnage caché derrière des panneaux / objets.

  2. Le révéler.

  3. Gagner un duel très court basé sur le timing ou la réaction.

Chaque adversaire possède un mini-challenge spécifique, parfois proche du shifumi ou d’un mini beat them up simplifié.

2.2. Les phases de cache-cache

Le cœur du jeu se trouve dans l'identification du bon emplacement où se cache l’adversaire.
Le joueur doit :

C’est simple, mais assez original.

2.3. Les mini-combats

Une fois trouvé, l’adversaire lance un duel dont la mécanique diffère selon son identité :

Les combats durent souvent moins de 10 secondes, ce qui donne au jeu un rythme très saccadé mais amusant.


3. Réalisation technique (Game Boy 1990)

3.1. Graphismes

Pour l’année 1990, à un moment où la Game Boy n’a pas encore défini ses standards graphiques, le jeu se montre plutôt propre :

Cela reste rudimentaire, mais lisible.

3.2. Musique et son

Les thèmes musicaux sont simples et répétitifs, mais agréables, avec :

Rien de mémorable, mais parfaitement cohérent.

3.3. Ergonomie

Les contrôles sont accessibles :
une touche pour agir, une pour frapper, et des déplacements rapides.

Le faible lag et la bonne réactivité permettent un jeu fluide, même si :


4. Fidélité à la licence Ranma ½

Pour un jeu si ancien, Kakuren Bodesu Match fait un véritable effort pour s’aligner avec l’œuvre :

L’ensemble reste très simplifié, mais étonnamment respectueux de l’atmosphère des débuts du manga.


5. Un jeu important historiquement, malgré ses limites

Kakuren Bodesu Match n’est pas le meilleur jeu Ranma.
Ce n’est pas non plus le plus ambitieux.

Mais il reste le premier, ce qui lui confère :

Dans la vaste chronologie des adaptations, il marque le passage de Ranma depuis la page papier jusqu’au domaine vidéoludique.


Verdict Final — Test

Points forts

✔ Le premier jeu Ranma de l’histoire
✔ Gameplay surprenant et original
✔ Mini-duels amusants
✔ Humour fidèle au manga
✔ Réalisation propre pour la Game Boy de 1990

Points faibles

✘ Répétitif sur la durée
✘ Mini-jeux trop courts
✘ Peu de profondeur de gameplay
✘ Très court
✘ Réservé surtout aux fans de la licence


Note finale : 13 / 20

Ranma ½: Kakuren Bodesu Match est un jeu simple, charmant et très daté, mais qui tient une place affective forte dans l’histoire de la franchise. Bien qu’il manque d’ambition et se répète, il conserve un charme rétro certain, entre expérimentation, humour et nostalgie pure Game Boy.

Pour les fans, c’est un morceau d’histoire incontournable.
Pour les autres, un puzzle-action curieux mais sympathique.