Chapitre I – Un retour ambitieux pour la série culte de TGL
Lorsque Advanced V.G. débarque sur PlayStation en avril 1996, la franchise “Variable Geo” s’apprête à franchir un cap. Le précédent épisode sur PC-Engine avait séduit les amateurs de jeux de combat 2D pour son style entièrement féminin et son ton anime assumé. Avec cette adaptation, TGL (Technical Group Laboratory) et Technical Staff visent désormais un public plus large, profitant de la notoriété croissante de la console de Sony au Japon.
Nous sommes alors à une époque charnière : Street Fighter Alpha 2 et Tekken 2 fixent les standards du genre, et tout nouveau titre 2D doit redoubler d’efforts pour exister. Advanced V.G. version PlayStation ne cherche pas la révolution, mais la perfection technique et l’identité esthétique.
Chapitre II – L’évolution technique d’un classique 2D
Dès l’écran-titre, le saut générationnel saute aux yeux. La PlayStation permet à TGL d’offrir un affichage plus fin, des sprites retravaillés, et des fonds d’arènes en haute résolution, tout en maintenant une animation d’une étonnante fluidité pour un jeu 2D sur cette console.
Les chargements sont courts, la réactivité impeccable, et la sensation de “poids” des coups a gagné en crédibilité. L’utilisation de lignes de balayage simulées (scanlines) donne à l’ensemble un rendu arcade très convaincant.
La bande-son bénéficie d’un traitement exemplaire : musiques remixées en qualité CD, bruitages nets, et voix digitalisées intégrales pour les personnages principaux.
Techniquement, Advanced V.G. tire ainsi profit des capacités sonores et graphiques de la machine sans jamais trahir son identité rétro.
Chapitre III – Un système de combat équilibré et plus nerveux
Sur le plan du gameplay, cette version affine encore la formule du premier Variable Geo. On retrouve la structure en 4 boutons, des combos fluides et des attaques spéciales à charge d’énergie.
Mais la vraie nouveauté réside dans le rythme plus rapide des affrontements et une IA mieux calibrée, qui pousse à exploiter pleinement les contre-attaques et la maîtrise des distances.
Les coups spéciaux s’exécutent désormais avec une précision proche des jeux Capcom de l’époque, et chaque combattante se distingue davantage par son style : Yuka reste la boxeuse équilibrée, Reimi la technicienne, Manami la frappeuse agile.
Les animations des “Super Moves” sont spectaculaires pour l’époque, avec des effets lumineux dignes des bornes d’arcade japonaises.
Le mode Story, quant à lui, reprend la trame du tournoi Variable Geo : une compétition féminine apparemment glamour, mais qui cache des enjeux plus sombres et des rivalités intenses. Le ton se veut légèrement plus dramatique que dans la version Saturn.
Chapitre IV – Une direction artistique emblématique des années 90
Graphiquement, Advanced V.G. s’affirme comme un modèle de 2D animée maîtrisée. Les combattantes, dessinées dans un style anime typique du milieu des années 1990, bénéficient d’une palette de couleurs éclatante et d’une mise en scène plus dynamique.
Les décors, bien que statiques, profitent de profondeurs subtiles et de variations d’éclairage selon les combats.
Les menus et écrans intermédiaires affichent un soin rare pour l’époque : portraits illustrés, transitions travaillées et textes intégralement doublés en japonais.
On sent le travail d’une équipe passionnée, attentive au charme visuel et à la personnalité de chaque protagoniste, bien avant que ce soin du détail ne devienne la norme dans le jeu de combat moderne.
Chapitre V – Un succès confidentiel devenu objet de culte
Malgré ses qualités indéniables, Advanced V.G. PlayStation n’a jamais connu de sortie internationale officielle. Il s’est donc imposé comme un joyau discret de l’import japonais, principalement connu des collectionneurs et amateurs de jeux 2D raffinés.
Son équilibre entre esthétique anime et gameplay solide lui a valu une aura durable, renforcée par la rareté de ses éditions physiques.
Avec le recul, cette version PlayStation représente sans doute le point d’équilibre parfait entre technique, accessibilité et charme rétro, avant que Advanced V.G. 2 ne s’oriente vers un ton plus narratif et moderne.
Verdict Final
| Critère | Note /20 | Commentaire |
|---|---|---|
| Graphismes | 17/20 | Superbe 2D fluide, sprites détaillés et décors riches. |
| Gameplay | 16/20 | Combat nerveux, équilibré, précis — un plaisir d’exécution. |
| Bande-son | 18/20 | Thèmes mémorables, mix CD impeccable, doublages japonais toujours aussi efficace. |
| Durée de vie | 14/20 | Modes limités mais forte rejouabilité et challenge soutenu. |
| Intérêt global | 17/20 | Un excellent représentant du versus 2D sur PS1, aussi technique qu’élégant. |
🎮 Verdict final : 16,5 /20 – Un bijou méconnu du catalogue PlayStation.
Un jeu d’une élégance rare, audacieux dans sa mise en scène et solide dans sa jouabilité.
Advanced V.G. sur PlayStation demeure aujourd’hui encore une pièce maîtresse du patrimoine 2D japonais, et un modèle d’équilibre entre sensualité visuelle et rigueur de gameplay.