SD Gundam GX sorti en 1992 sur Super Famicom, uniquement sur le territoire Japonais.
Sorti la même année que le dernier opus de la saga Gachapon Senshi sur Famicom, SD Gundam GX marque l’arrivée de la série sur la Super Famicom. Il s’agit d’un épisode de transition à plus d’un titre. À la fois expérimental sur le plan visuel et conceptuel, et conservateur dans son gameplay de base, GX cherche à démontrer les capacités techniques de la nouvelle console tout en respectant les fondements de la série.
Ce jeu n’est pas numéroté dans la chronologie Gachapon Senshi, mais il est indissociable de cette lignée. Il introduit en effet un changement d’échelle visuel et une nouvelle approche narrative tout en conservant les bases du jeu de stratégie au tour par tour.
Un virage technique et esthétique
La première chose qui frappe en lançant SD Gundam GX est la montée en qualité graphique par rapport aux jeux Famicom. Les unités SD Gundam bénéficient désormais de sprites colorés et bien définis, aux animations plus détaillées lors des combats. Les décors des cartes sont également plus riches, avec des éléments de terrain variés et plus lisibles. Les combats conservent leur présentation dynamique en duel, mais avec une fluidité renforcée grâce à la puissance de la Super Famicom.
Le design général se veut plus cartoon, plus vivant, en cohérence avec l’univers SD mais sans verser dans le burlesque. On ressent ici une volonté de s’adresser à un public plus large tout en ne perdant pas l’essence tactique de la série. L’interface, bien que plus élégante, reste sobre et lisible, fidèle à l’esprit des précédents volets.
Un gameplay qui évolue par petites touches
Le gameplay reste basé sur des cartes en grille où le joueur déplace ses unités au tour par tour, chacune ayant une portée de mouvement, des capacités d’attaque, une portée de tir et des statistiques spécifiques. Ce système est désormais agrémenté d’une mini-carte affichant en temps réel la position des unités et les objectifs, ce qui facilite la lisibilité sur des cartes plus grandes.
Une innovation importante de cet épisode est l’introduction d’un système de chaînes d’unités. Certaines unités, lorsqu’elles sont placées côte à côte, peuvent activer des effets combinés, soit en augmentant leurs statistiques, soit en déclenchant des attaques synchronisées. Cela pousse à une réflexion plus poussée sur le positionnement, et ajoute une couche tactique supplémentaire.
L’expérience des pilotes est également affinée. Chaque personnage a désormais un arbre de progression plus clair, avec des compétences spéciales déblocables. Les personnages clés issus de l’univers Gundam sont de retour, toujours dans leur version SD, et possèdent des dialogues spécifiques entre les missions, renforçant la narration.
Un scénario original mais ancré dans la tradition
Contrairement aux précédents épisodes qui adaptaient fidèlement des arcs issus du Universal Century, SD Gundam GX propose un scénario original mettant en scène une nouvelle menace interdimensionnelle. Le joueur est amené à rassembler différentes factions issues de plusieurs univers Gundam pour faire face à un ennemi commun, une intelligence artificielle nommée G.E.I.S. qui cherche à fusionner toutes les réalités Gundam en une seule entité contrôlée.
Ce prétexte narratif permet de rassembler des Mobile Suits issus non seulement du Universal Century, mais aussi de timelines parallèles. On y retrouve des unités de Gundam F91, Gundam ZZ, mais aussi de séries moins connues à l’époque comme Gundam Sentinel. Cela crée un melting-pot passionnant de modèles, d’armements et de styles de combat.
Le ton du jeu reste sérieux malgré l’aspect SD. L’écriture, bien que succincte, propose des dialogues de qualité entre missions et construit un fil narratif solide qui se déploie sur une quinzaine de chapitres. Chaque chapitre se conclut par une bataille majeure qui met souvent en jeu des conditions de victoire spécifiques, obligeant le joueur à adapter sa stratégie.
Réception et héritage
SD Gundam GX a été bien accueilli à sa sortie par le public japonais. Les critiques saluèrent la transition réussie vers la Super Famicom, en particulier la qualité graphique, la richesse des animations et la fluidité du gameplay. Le système de chaînes d’unités fut également perçu comme une nouveauté bienvenue, introduisant plus de variété dans les combats.
Toutefois, certains puristes regrettèrent que le jeu s’éloigne de l’ancrage historique du Universal Century au profit d’un récit original plus léger, voire moins profond. D’autres critiquèrent la difficulté globale du titre, jugée plus faible que celle des précédents jeux sur Famicom.
Malgré ces critiques, SD Gundam GX a permis d’ouvrir un nouveau chapitre pour la série Gachapon Senshi. Il a servi de base technologique pour les volets suivants, qui allaient bénéficier d’un moteur graphique similaire, mais enrichi de systèmes tactiques encore plus poussés.
SD Gundam GX constitue une charnière dans l’histoire vidéoludique de la franchise Gundam. En tant que premier épisode sur Super Famicom, il montre la capacité des développeurs à tirer parti des nouveaux supports tout en respectant les fondations établies par la série sur Famicom. Son orientation plus originale, son esthétique soignée et ses innovations de gameplay en font un épisode souvent sous-estimé, mais essentiel pour comprendre la direction que prendrait la série dans les années 90.