Histoire des jeux vidéo

Sailor Moon Super S: Various Emotion

Quand la magie rencontre la 2D : un hommage à l’ère dorée des héroïnes de cristal

Illustration

Chapitre I – Le contexte : Sailor Moon entre dans l’ère Saturn

C'est le 8 mars 1996 que la SEGA Saturn accueille un titre attendu des fans d’anime : Sailor Moon SuperS: Various Emotion, adaptation libre de la quatrième saison de la célèbre série Pretty Guardian Sailor Moon. À cette époque, la console de SEGA cherche à séduire le public japonais par des jeux tirés de franchises populaires, et Various Emotion s’inscrit parfaitement dans cette stratégie. Développé par Bandai Visual et Angel, le jeu vise autant les amateurs d’animation que les fans de combats 2D à la japonaise.

Chapitre II – Structure et gameplay : entre visual novel et baston magique

L’originalité de Sailor Moon SuperS: Various Emotion réside dans sa double identité. D’un côté, le joueur explore une composante narrative proche du visual novel, ponctuée de dialogues doublés et de séquences illustrées fidèles à l’anime. De l’autre, le jeu propose des combats en 2D à la manière d’un Street Fighter II allégé, opposant les Sailor Senshi à leurs ennemis du Dead Moon Circus.
Chaque guerrière possède ses attaques emblématiques — de la « Moon Gorgeous Meditation » d’Usagi à la « Shining Aqua Illusion » d’Ami — reproduites avec des effets spéciaux impressionnants pour l’époque. Le système de combat est simple mais dynamique : coups faibles, forts et attaques spéciales combinés à des commandes directionnelles précises.

Chapitre III – Réalisation technique et direction artistique

Sur le plan visuel, Various Emotion met à profit les capacités 2D de la Saturn avec des sprites larges, colorés et animés avec soin. Les arènes, bien que limitées en nombre, capturent l’esprit de la série : parcs nocturnes, théâtres victoriens ou temples éclairés par la lune. Les cinématiques, réalisées à partir de séquences FMV directement tirées de l’anime, ajoutent une touche de prestige.
La bande-son est tout aussi fidèle : les musiques orchestrales sont reprises ou adaptées des épisodes télévisés, et les doubleuses officielles (dont Kotono Mitsuishi pour Usagi et Michie Tomizawa pour Rei) reprennent leurs rôles, donnant au jeu une authenticité rare pour une adaptation de cette époque.

Chapitre IV – Réception et héritage

À sa sortie, Sailor Moon SuperS: Various Emotion reçoit un accueil chaleureux au Japon, particulièrement de la part du public féminin et des amateurs d’animation. La presse spécialisée de 1996 salue son charme visuel et sa fidélité à la série, tout en soulignant un manque de profondeur dans les mécaniques de combat et une durée de vie limitée. Le jeu ne sortira jamais hors du Japon, ce qui contribue à en faire aujourd’hui une pièce de collection prisée parmi les fans de la licence et les passionnés de la Saturn.
Il marque aussi l’un des derniers jeux Sailor Moon de l’ère 16-32 bits avant la disparition de la série télévisée originale en 1997.

Various Emotion n’est pas un chef-d’œuvre du jeu de combat, mais c’est un véritable trésor de nostalgie pour quiconque a grandi avec les héroïnes de la Lune. Entre ses séquences doublées, son ambiance fidèle à l’anime et son esthétique chatoyante, il capture à merveille la magie et la mélancolie de la série.
Note finale : 15 / 20
Un titre à redécouvrir aujourd’hui pour son charme rétro et son importance dans l’histoire des adaptations vidéoludiques d’anime, à une époque où la passion l’emportait souvent sur la technique.