Frédérick Raynal, né en 1966[1] à Brive-la-Gaillarde, en Corrèze[1], est l'une des figures du jeu vidéo français. Il a travaillé pour Infogrames, Adeline Software International, No Cliché et Ubisoft[2]. Il a notamment donné naissance aux séries Alone in the Dark[3] et Little Big Adventure, très grands succès des années 1990. Il est maintenant freelance et conçoit des objets électroniques ludiques et artistiques.
Frédérick Raynal naît en 1966. Son père, qui remarque le développement de la micro-informatique, ouvre une boutique d'informatique nommée Videomatique à Brive-la-Gaillarde alors que Raynal devient adolescent[1].
À 12 ans, Raynal commence à prendre des cours d'électronique par correspondance avec Eurelec[1]. De l'électronique, il passe rapidement à l'informatique en commençant la programmation vers 1980-1981 à l'âge de 14 ans sur MK14, puis ZX80 et ZX81[1],[4].
Au cours de son adolescence, Raynal réalise plusieurs petits jeux amateurs pour lui-même[1], dont un jeu nommé Laser pour ZX81. Ce jeu ne sera pas commercialisé, contrairement à Robix sur EXL 100[2], qu'il réalise à l'âge de 18 ans. Ce jeu sera vendu à 80 exemplaires[5],[6] dans la boutique de son père. Il réalise aussi des logiciels plus techniques, comme un émulateur Minitel pour Amstrad CPC compatible avec les modems Digitelec (le logiciel prend le nom de Minitelec et est commercialisé en 1986)[1],[2].
À la fin du secondaire, Raynal obtient un Bac D[4] (Mathématiques et Sciences de la nature), selon l'ancienne dénomination des baccalauréats français.
Carrière en game design
Frédérick Raynal se fait connaître en 1988 pour la réalisation des graphismes du jeu PopCorn. Ce casse-brique distribué gratuitement fait sa renommée dans le monde du jeu vidéo. Il programme ensuite la version PC d'Alpha Waves (1990), un jeu de labyrinthe entièrement en 3D. Le portage est supporté par un PC de faible puissance (Intel 286).
Grâce à ces premiers succès, Raynal rencontre Bruno Bonnell[5], PDG d'Infogrames, qui l'embauche rapidement. Il donnera alors vie à Alone in the Dark[3]. Ce jeu, sorti en 1992, est considéré comme l'un des premiers survival horror. C'est aussi le premier jeu vidéo à utiliser des personnages animés en véritable 3D, dans des décors en 2D statiques. Compte tenu de la puissance des ordinateurs de l'époque, l'idée semblait révolutionnaire.
La création de Alone In The Dark
Frédérick Raynal, passionné par le cinéma d’horreur, a conçu Alone in the Dark en 1991–92 chez Infogrames, imposant pour la première fois des personnages animés en 3D dans des décors fixes en 2D et posant les fondations du survival horror
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. Sa créativité lui a valu une croissance rapide de son équipe et la confiance de la direction, malgré les doutes initiaux sur la faisabilité technique
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. À sa sortie en septembre 1992, Alone in the Dark a révolutionné les mécaniques narratives, l’usage de caméras fixes pour instaurer tension et atmosphère, et inspiré des titres majeurs comme Resident Evil
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. Ce succès a propulsé Raynal sur le devant de la scène internationale, lui ouvrant les portes de sequels et de nouveaux projets, tout en stimulant le développement du jeu vidéo en France, désormais reconnu pour son innovation
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## Création d’Alone in the Dark par Frédérick Raynal
Contexte et genèse
En 1991, Infogrames obtient la licence pour adapter Call of Cthulhu, mais c’est Raynal qui propose un véritable jeu d’horreur en 3D, s’inspirant des films de Dario Argento et George A. Romero
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Pour convaincre sa direction, il développe avec Didier Chanfray, en soirées, un prototype de moteur 3D capable de mélanger personnages polygonaux et décors bitmap
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Un concours interne permet de sélectionner Yaël Barroz pour ses croquis évocateurs, posant les bases visuelles du manoir hanté
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Innovations techniques et artistiques
Raynal intègre des décors fixes en 2D dessinés à la main et des personnages 3D d’environ 250 polygones, une prouesse compte tenu des PC de l’époque
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Les caméras fixes permettent de restreindre le champ de vision et d’instaurer une atmosphère d’angoisse, technique reprise par de nombreux futurs jeux
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L’emploi de textes pour développer l’histoire compense la froideur visuelle initiale des polygones, créant un récit plus immersif
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## Le talent et la créativité de Raynal en 1992
Vision et détermination
Face aux doutes de son patron Bruno Bonnell, Raynal persiste à démontrer la faisabilité du 3D/2D, illustrant son sens de l’innovation et sa ténacité
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Sa capacité à mêler esthétique cinématographique, gameplay punitif et narration progressive témoigne de sa maîtrise du médium à un stade précoce de la 3D en jeu vidéo
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Ambition narrative
En recrutant Hubert Chardot pour le scénario, Raynal introduit une écriture plus sophistiquée que dans ses pairs, posant un suspense digne des films d’horreur
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L’idée de punir même les actions « banales » (ouvrir une porte, lire un livre) montre son sens aigu de la tension ludique
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## Impact sur l’univers du jeu vidéo en 1992
Naissance d’un genre
Alone in the Dark est le premier survival horror moderne, popularisant la conjonction d’exploration, d’énigmes et de combats sous tension
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Shinji Mikami, créateur de Resident Evil, a lui-même reconnu son influence, affirmant que sans Raynal, son jeu n’aurait pas existé
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Influence technique
Les caméras fixes et la juxtaposition 3D/2D inspirent Directement Resident Evil (1996) et plusieurs titres à succès, transformant la manière de mettre en scène la peur en jeu vidéo
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## Ce que cela a changé dans la carrière de Raynal
Reconnaissance et opportunités
Le succès du jeu propulse Raynal comme une star du développement français, lui conférant la direction rapide d’une suite, avant son départ d’Infogrames
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Il fonde ensuite des studios comme Lankhor et Cryo Interactive, poursuivant son œuvre d’innovateur dans des genres variés.
Le « trauma » des crédits annulés
Peu avant la sortie, Bonnell impose de retirer la mention « Game created by Frédérick Raynal », un geste qui marque profondément Raynal, illustrant les défis de la reconnaissance dans l’industrie
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## Apport au jeu vidéo « made in France »
Essor de l’industrie hexagonale
Alone in the Dark démontre qu’un studio français peut rivaliser techniquement et créativement avec les géants japonais et américains
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Ce succès attire des investisseurs et encourage la création de nouveaux studios, posant les jalons d’une scène française moderne.
Héritage culturel
Le jeu reste une référence patrimoniale, régulièrement cité dans les expositions et les rétrospectives sur l’histoire du jeu vidéo
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Il inspire encore aujourd’hui des développeurs indépendants français à allier innovation technique et ambition narrative.
La création d’Alone in the Dark par Frédérick Raynal illustre son audace technologique, sa vision narrative et son impact durable sur le genre survival horror, sa propre carrière et l’industrie du jeu vidéo en France.
Raynal ne participera toutefois pas aux autres épisodes de la série Alone in the Dark : à la suite d'un désaccord avec Bruno Bonnell[5], il quitte Infogrames avant la sortie du deuxième volet pour fonder Adeline Software International en 1993 avec d'autres anciens d'Infogrames : Yaël Barroz, Didier Chanfray, Serge Plagnol, Laurent Salmeron et Philippe Vachey.
En 1994, Adeline Software International sort son premier jeu, Little Big Adventure (souvent abrégé « LBA »). Il se vend à plus de 350 000 exemplaires[5], un chiffre rare pour l'époque. Viennent ensuite Time Commando (1996) et Little Big Adventure 2 (1997). En 1997, Adeline Software International est rachetée par Sega et devient No Cliché. La société développe alors deux jeux pour Dreamcast de 1999 à 2001, dont Toy Commander (1999) qui sort en Europe en même temps que la console. Toutefois, Sega décide d'arrêter la production de la Dreamcast début 2001 et No Cliché est alors obligée de fermer ses portes, abandonnant son troisième projet intitulé Agartha.
Les années 2000
Le 13 mars 2006, Frédérick Raynal se voit remettre l'insigne de Chevalier dans l'Ordre des Arts et des Lettres.
Il est le parrain de la première promotion (2004-2006) de l'ENJMIN, une école publique située à Angoulême entièrement consacrée au jeu vidéo et aux médias interactifs numériques[7].
En 2010, après avoir été consultant dans de nombreuses sociétés[réf. nécessaire], Raynal travaille avec Ubisoft Montpellier sur Battle Tag, un projet de jeu laser qu'il présente à l'E3 2010[8].
Dans une interview faite par GOG.com en décembre 2011[9][source insuffisante], Raynal, Sébastien Vianney et Didier Chanfray déclarent travailler sur le remake de Little Big Adventure[pertinence contestée].