Très bien, poursuivons dans la même veine avec un texte long, structuré et précis consacré à **Slayers**, le RPG sorti sur **Super Famicom le 24 juin 1994**, développé par **BEC** et édité par **Banpresto**. Le jeu s’inscrit dans l’univers de la célèbre série de romans et d’anime *Slayers*, connue pour son humour, ses personnages exubérants et ses affrontements magiques épiques. Voici donc une plongée détaillée dans ce titre emblématique.
**Contexte de création et adaptation**
*Slayers* naît à l’origine sous forme de romans écrits par Hajime Kanzaka et illustrés par Rui Araizumi, avant d’être adapté en manga, puis en anime à partir de 1995. Le jeu vidéo sorti sur Super Famicom en 1994 précède donc légèrement la série animée, bien que celle-ci ait déjà été annoncée. Le jeu est conçu pour surfer sur la popularité grandissante de l’univers des *Slayers*, avec la volonté de proposer un RPG traditionnel ancré dans cet univers fantasque.
L’adaptation vidéoludique vise à retranscrire l’ambiance décalée et l’action magique de l’œuvre, tout en la combinant aux mécaniques classiques du RPG japonais du début des années 90. Le style graphique, les musiques et les personnages sont pensés pour coller fidèlement au matériau d'origine, en offrant une aventure inédite avec des dialogues humoristiques, des quêtes variées et de la magie à foison.
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**Scénario**
Le jeu suit l’héroïne emblématique Lina Inverse, une jeune sorcière aussi puissante que cupide, et accessoirement prompte à détruire tout ce qui se trouve sur son passage. Le scénario débute alors qu’elle cherche à accomplir une nouvelle mission pour gagner de l’or, mais elle est rapidement mêlée à une affaire bien plus complexe impliquant des artefacts anciens, des complots démoniaques, et des affrontements magiques.
Même si certains personnages de la série apparaissent ou sont mentionnés, l’histoire du jeu est globalement indépendante, mais respectueuse de l’univers. On retrouve la tonalité humoristique propre à *Slayers*, avec de nombreuses situations absurdes, des dialogues pleins d’ironie, et une Lina toujours prompte à résoudre les conflits… à grands coups de Fireball.
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**Système de jeu**
*Slayers* adopte une formule classique de RPG en 2D vue de dessus, avec des déplacements libres en ville, sur la carte du monde, et dans les donjons. Les combats se déroulent au tour par tour, dans une interface qui rappelle les *Dragon Quest* et *Final Fantasy* de l’époque, mais avec quelques spécificités.
**Combats**
Les affrontements sont relativement dynamiques pour l’époque. Lina dispose de plusieurs sorts emblématiques issus de la série, comme *Fireball*, *Elmekia Lance* ou *Dragon Slave*. Chaque sort a un coût en MP, et certains peuvent toucher tous les ennemis à l’écran. La magie est ici au cœur du gameplay et constitue le principal atout du personnage.
**Progression**
Le joueur explore différentes régions, dialogue avec des PNJ, accomplit des quêtes secondaires et principales, et fait évoluer Lina en gagnant de l’expérience. La gestion de l’équipement est présente, bien que relativement simple, avec un système de boutiques, d’objets à équiper, et de potions à utiliser.
**Particularité**
Fait notable, Lina reste pendant une grande partie du jeu le seul personnage jouable, ce qui est assez inhabituel pour un JRPG de l’époque. Cela renforce le sentiment d’immersion dans son point de vue, mais limite aussi la diversité stratégique des combats.
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**Direction artistique et bande-son**
Graphiquement, *Slayers* adopte un style coloré et cartoon fidèle à la franchise, avec des sprites reconnaissables et des animations simples mais efficaces. Les environnements sont variés : villes médiévales, forêts enchantées, donjons, châteaux et repaires ennemis. Les visages en gros plan pendant les dialogues ajoutent du charme à l’ensemble.
La bande-son, composée par Hayato Matsuo (collaborateur régulier sur de nombreuses productions animées), est riche en thèmes énergiques et mélodiques, évoquant tantôt l’aventure, tantôt le comique. Chaque lieu a son ambiance musicale propre, ce qui contribue à l’immersion.
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**Réception et postérité**
À sa sortie, le jeu reçoit un accueil mitigé. Il est salué pour sa fidélité à la série et pour l’humour des dialogues, mais critiqué pour sa linéarité, son absence de réelle difficulté, et une certaine répétitivité dans les combats. Le fait que Lina soit souvent seule à combattre limite les possibilités tactiques. Néanmoins, les fans de la franchise apprécient l’effort de reconstitution de l’univers et les références disséminées dans le jeu.
Le jeu n’a jamais connu de sortie officielle en dehors du Japon, mais une traduction en anglais par des fans a vu le jour au début des années 2000, ce qui a permis à de nombreux joueurs occidentaux de le découvrir. Depuis, *Slayers* sur Super Famicom est devenu un objet de curiosité et un titre culte dans les cercles de retrogaming, particulièrement pour les amateurs de JRPG obscurs ou de séries adaptées en jeux vidéo.
Malgré ses limites techniques et l'absence de réelle complexité dans son système, *Slayers* parvient à capturer l’esprit de la série. Il propose une aventure agréable, humoristique, et relativement accessible. C’est un jeu que l’on recommande aux curieux de l’univers ou aux fans de JRPG rétro souhaitant vivre une expérience courte mais fidèle à une franchise majeure de l’animation japonaise.