Avant que Splatterhouse ne devienne un nom chuchoté entre fans de rétro-gaming, nombreux sont ceux qui ont découvert la série via Splatterhouse 2 sur Mega Drive. Avec son ambiance glauque, ses gerbes d’hémoglobine et son héros masqué tout droit sorti d’un film d’horreur des années 80, le titre a marqué toute une génération de joueurs amateurs de sensations fortes. Sorti en 1992 en Europe, Splatterhouse 2 a laissé une empreinte sanglante dans le cœur des fans de beat 'em up bourrins et gothiques. Pourtant, ce que peu de joueurs savent, c’est que cette suite repose sur un jeu encore plus culte au Japon : le tout premier Splatterhouse, sorti en 1990 sur PC Engine.
Un OVNI vidéoludique sur une console pourtant sage
La PC Engine, réputée pour ses jeux colorés et ses shoot 'em up dynamiques, accueille ici une perle noire. Splatterhouse, c’est l’histoire de Rick, étudiant en parapsychologie, qui, après un drame dans un manoir maudit, se réveille affublé d’un masque démoniaque lui conférant une force surhumaine. Le ton est donné dès l’écran titre : hurlements, éclairs, pluie battante… bienvenue dans la maison de l’horreur.
Un gameplay simple, mais viscéral
Le jeu adopte une formule de beat ‘em up en 2D avec une progression linéaire. Rick peut frapper, sauter, et ramasser des armes bien brutales (battes, hachoirs, ou planches cloutées) pour se frayer un chemin à travers les abominations qui peuplent le manoir. Le gameplay est rudimentaire, mais c’est justement cette simplicité qui fait mouche : chaque coup est lourd, chaque impact est satisfaisant, et la brutalité générale du jeu est surprenante pour l’époque.
Une ambiance qui fout vraiment les jetons
Visuellement, le titre impressionne par sa direction artistique horrifique. L’inspiration vient clairement des films de Carpenter, de Cronenberg, et des séries B américaines. Entre les créatures difformes, les murs qui saignent et les bébés mutants qui vous attaquent, Splatterhouse impose une ambiance macabre rare sur consoles à l’époque. Même la musique, oppressante et sinistre, contribue à ce sentiment de malaise permanent.
Censuré… mais toujours aussi marquant
Fait rare à noter : la version PC Engine, bien que censurée par rapport à la borne d’arcade originale (le masque de Rick a été modifié pour éviter les comparaisons trop évidentes avec Jason Voorhees de Vendredi 13), reste incroyablement violente pour un jeu console de l’époque. On comprend vite pourquoi il n’a jamais franchi officiellement les frontières européennes.
Verdict
Splatterhouse sur PC Engine, c’est une perle sombre, brutale et viscérale. Moins fluide que sa suite sur Mega Drive mais bien plus atmosphérique, ce premier opus jette les bases d’une série à part, culte pour les fans de gore et de série B. Un classique du genre, à (re)découvrir absolument si vous aimez les jeux à ambiance forte, et que vous n’avez pas peur de vous salir un peu les mains.
Note : 16/20
Points forts :
-Ambiance unique et glauque
-Direction artistique marquante
-Gameplay simple & efficace